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TP Rectification continue (mélange
binaire Propanol-1-Isopropanol)
- Analyser la solution d’alimentation (densimètre électronique,
indice de réfraction
à 20°C)
- Mettre en route l’installation avec un débit
de reflux de 3.2L.h-1.
- Justifier de la mise en régime stationnaire du
procédé
- Réaliser un bilan matière sur 30 min.
- A partir des données du bilan matière,
tracer les droites opératoires et déterminer le NET de la colonne
et la HEPT du garnissage.
- A partir des données du bilan matière,
calculer le rendement de la rectification par rapport au constituant le plus
volatil, et le rendement de la rectification par rapport au constituant le
moins volatil. Conclure.
- Calculer les flux énergétiques Φ1 fourni
au bouilleur, Φ2 cédé par
la condensation et le refroidissement des vapeurs au condenseur, et Φ3 capté par
l’ER au condenseur.
- Tracer les profils de température et titre molaire
en isopropanol de la colonne, et commenter.
- Augmenter le débit de reflux de 0.4 L.h-1 et
suivre pendant 30 min les températures de pied et de tête de
colonne, en effectuant une mesure du débit de distillat. Expliquer
qualitativement les conséquences de cette augmentation du débit
de reflux sur le taux de reflux, le débit et la composition du distillat.
- Remettre le poste en état (vidange et récupération
de toutes les solutions dans le bidon d’alimentation, aucun rinçage à l’eau)
et ranger/nettoyer au laboratoire.
Données :
IR20°C=f(titre massique), courbes d’équilibre,
formules pour Φ1 , Φ2 et Φ3
Corrigé: Rectification
continue (mélange binaire Propanol-1-Isopropanol)
Analyse de la solution d’alimentation :
un échantillon est prélevé au refoulement de la pompe
d’alimentation pendant le démarrage de la maquette. Il est placé dans
un bain thermostaté à 20°C, puis on mesure son indice de
réfraction. On en déduit son titre massique (courbe IR=f(xmass)
fournie) et molaire (égal au titre massique ca rle propanol 1 et 2 ont
la même masse molaire). A partir du titre molaire et de la courbe d’ébullition
et de rosée fournie, on détermine le température d’ébullition
de l’alimentation.
Nom |
IR à
20°C |
xmass |
xmol |
Teb (°C) |
Alimentation |
1.3830 |
24% |
24% |
92.6°C |
Report des consignes opératoires:
- Débits d’eau de refroidissement: 300 L.h-1 au
condenseur et 6 L.h-1 au réfrigérant de résidu
- Chauffe du bouilleur en manuel, sortie DPIC à 50%,
soit environ 6A
- Alimentation en liquide bouillant (TIC en auto, consigne à 92.6°C),
au plateau 3, index pompe à 27%
- Reflux en régulation de débit, FIC en auto
avec consigne à 3.3 L.h-1
Justification de la mise en régime
stationnaire : on effectue un suivi des températures
toutes les 15mn, et des échantillons du distillat et du résidu
sont pris à 30, 45 et 60mn après l’établissement
de reflux dans la colonne.
Temps |
TI1 |
TI2 |
TI3 |
TIC2 |
TI4 |
TI5 |
IRW 20°C |
xW |
IRD 20°C |
xD |
|
93 |
88.9 |
88.6 |
87.4 |
86.2 |
87.5 |
|
|
|
|
15 |
93.4 |
90.6 |
89.2 |
87.3 |
86.2 |
87.5 |
|
|
|
|
30 |
93.7 |
90.8 |
89.4 |
87.3 |
86.2 |
87.5 |
1.3842 |
9.5% |
1.3804 |
54% |
45 |
93.9 |
91.5 |
90.6 |
88.3 |
87.9 |
88.8 |
1.3844 |
6.5% |
1.3803 |
55% |
60 |
94.4 |
91.8 |
91 |
88.3 |
88 |
88.9 |
1.3845 |
6% |
1.3803 |
55% |
Ces résultats confirment que
l’installation est en régime stationnaire après 60 mn de
fonctionnement, car les titres massiques du résidu et du distillat n’évoluent
quasiment plus dans le temps, et les températures sont stabilisées.
On peut donc réaliser le bilan matière.
Bilan matière global et
en constituant volatil : il est réalisé après
le mise en régime stationnaire, sur
30 mn de fonctionnement de l’installation. On obtient le tableau
de relevés suivant :
|
Alimentation
F |
Distillat
D |
Résidu
W |
Pertes |
|
2100 |
842 |
1223 |
35 |
Débit
(g.h-1) |
4200 |
1684 |
2446 |
70 |
IR à 20°C |
1.3830 |
1.3805 |
1.3845 |
|
xmass |
24% |
53% |
6% |
|
Débit
de propanol-2 |
1008 |
892.5 |
146.8 |
-31.3 |
- Sur la durée du bilan, les pertes sont égales à F-D-W=2100-842-1223=35
g sur 30 mn, soit 35/2100=1.7% de la masse alimentée. Ce résultat
est acceptable, la masse alimentée étant mesurée avec
une précision de 50g.
- En débit, les pertes en propanol-2 sont égales à FxF-DxD-XxW=2100x0.24-1684x0.53-2446x0.06=–31.3
g.h-1. On obtient un gain qui représente 31.3/FxF=3.1%
du propanol-2 alimenté.
- Etude de sensibilité: la précision de la
balance d’alimentation conduit à une incertitude de 100 g.h-1 x
24%, soit 24 g.h-1 de propanol-2. Une incertitude de 1% sur la
composition de l’alimentation conduirait à une incertitude de
4200*1% = 42 g.h-1 sur les pertes en propanol-2. Le gain de 31.3
g.h-1 est donc explicable par la précision de la mesure
du débit l’alimentation, de la mesure de l’IR et la lecture
sur la courbe.
- On pourrait calculer le rendement de la rectification
en propanol-2 par (D xD)/(F xF) =88.5%, et le rendement
de la rectification en propanol-1 par W(1-xW)/(F(1-xF))=36%.
On en conclue que 88.5% du propanol-2 alimenté est récupéré dans
le distillat avec une pureté faible (53%), et que seulement 36% du
propanol-1 est récupéré dans le résidu mais avec
une pureté élevée (94%).
Taux de reflux :le
débit de reflux est régulé à 3.2 L.h-1 (consigne).
La mesure de la densité du distillat donne 0.795. On a donc le taux
de reflux R=L/D=(3.2x0.795)/1.684=1.51
Bilans thermiques :
- Flux fourni au bouilleur :Φ1=UI=220
x 6.10 = 1342 W, soit 1342x3600/1000=4831 kJ.h-1.
- Flux cédé par la condensation et le refroidissement
des vapeurs au niveau du condenseur : le débit de vapeur condensé est
V=L+D=3200*0.795+1684=4228 g.h-1. Il est constitué en partie
de propanol-2 (V xD) et de propanol-1 (V(1-xD)). Le
flux s’écrit : Φ2=V
xD (-Lv2+Cp2(TI6-TI5)) + V (1-xD)
(-Lv1+Cp1(TI6-TI5))
- Φ2=4.228
[0.53 (-664+2.69(43.2-89.5))+0.47 (-690.7+2.39(43.2-89.5))]=- 3360 kJ.h-1.
- Flux capté par l’eau de refroidissement
:Φ3=Deau Cpeau(TI11-TI9)=300x4.18
(13.8-11.8)=2508 kJ.h-1.
- La comparaison de ces flux permet d’estimer les
pertes thermiques sur la colonne et le condenseur, équipements non
calorifugés. Pertes sur la colonne = |Φ1|-|Φ2|
= 4831-3360 = 1471 kJ.h-1, soit 1471/4831=30% de l’énergie
fournie au bouilleur. Pertes au condenseur = |Φ2|-|Φ3| = 3360-2508 = 852 kJ.h-1, soit 25% de l’énergie
cédée par la condensation des vapeurs au condenseur.
Construction de McCabe et Thiele,
NET, HEPT :
- On construit la droite opératoire d’enrichissement
qui passe par le point (xD ;xD)=(0.53 ;0.53)
et coupe l’axe des ordonnées au point (xD/(R+1) ;0)
avec xD/(R+1)=0.53/(1.51+1)=0.211.
- On construit la droite opératoire d’épuisement
qui passe par le point (xW ;xW)=(0.06 ;0.06)
et coupe la droite opératoire d’enrichissement en x=xF=0.24,
car l’alimentation est considérée comme faite à son
point d’ébullition 92.6°C.
- La construction donne 9 étages théoriques,
soit un NET=8 étages théoriques + le bouilleur.
- La hauteur de garnissage installé est 6x14 cm=84
cm, qui réalise 8 étages théoriques. La Hauteur de de
garnissage Equivalente à un Plateau Théorique est donc HEPT
= 84/8=10.5 cm
Conclusion :
- On a réalisé l’étude de cette
colonne en effectuant des bilans matières et thermiques. Les consignes
de fonctionnement utilisées (alimentation, chauffe, reflux) ont conduit à un
rendement de rectification en propanol-2 de 88.5% avec une pureté de
seulement 53%. On pourrait augmenter cette pureté en augmentant par
exemple le taux de reflux utilisé. Il faudrait alors également
augmenter la puissance de chauffe pour conserver le même débit
de distillat. La rectification serait ainsi plus couteuse en énergie.
On pourrait au contraire conserver chauffe et reflux en augmentant la hauteur
de garnissage, c’est à dire le nombre de plateaux théoriques.
La colonne, plus grande, nécessiterait alors un investissement initial
plus élevé.
- Comme on l’a vu lors des bilans thermiques, la
colonne est loin d’être adiabatique. De plus, le reflux retourne
dans la colonne à TI6=43.2°C, soit 45°C en dessous de son
point d’ébullition TI5=89.5°C. Il s’en suit un reflux
interne supérieur au reflux externe mesuré par le FIC, ce reflux
interne augmentant encore du haut vers le bas de la colonne du fait des pertes
thermiques. On est assez loin des hypothèses requises pour la construction
de McCabe et Thiele, et le taux de reflux réel est sous-estimé.
Il est donc vraisemblable que la colonne présente moins d’étages
théoriques que ce qui a été déterminé,
et que la HEPT réelle du garnissage est supérieure à 10.5
cm.

Construction
de MacCabe et Thiele |

Schéma
de principe de l'installation |
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